Montage en serie

Ejea de los Caballeros.
Le Marocain au comptoir t'explique dans un mauvais français ce que c'est qu'un caballero.
Tu parles sans doute mieux l'espagnol que lui mais tu ne veux pas gâcher le plaisir manifeste qu'il prend à baragouiner.
Tu sirotes le whisky que l'on t'a servi à l'Espagnole, c'est-à-dire en attendant que tu dises "stop"; le verre déborde. Il n'y a qu'ici que tu tolères les glaçon dans ta boisson.
Les Caballeros, ce sont ces immenses nuages d'orage que tu as vus déferler sur la plaine enceinte de la chaleur.
Retour à l'hôtel. Ronron de la clim. Barontement étouffé du tonnerre. Clignotement des lucarnes cathodiques.
Tu sais que l'on ne s'échappe pas. Tu savais.
L'univers est tout ce qui est, et l'on ne sort pas de tout ce qui est. Ou plutôt : on ne sort pas du tout, on ne peut qu'occasionner son extension.
L'univers se compose d'une foultitude de chambres d'hôtel identiques à celle-ci, reliées par des écrans de téléviseurs où chacun procède au contre-interrogatoire de l'autre.
Lassé de ce jeu, tu te laisses tomber dans un fauteuil.
Tu as été partout. Tu es partout.
C'est une question d'écho.

Turning on the *bwitichannel.
La suite d'une collaboration avec
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