Streets of Orekhov V

Orekhov est la ville où a grandi mon ami Ivan. Orekh, en russe, signifie noyer, et en effet les larges avenues descendant paisiblement vers le soleil couchant en sont généreusement parées. Mais en de trop nombreux endroits leurs racines soulèvent le goudron fendillé. En d'autres endroits, ce sont les pavés qui se déchaussent comme les dents sur une gencive malade, au milieu de perspectives délaissées par les défilés et les fêtes populaires. Le pays est comme orphelin. Plus personne ne comble les trous dans les avenues, où régulièrement une voiture laisse un enjoliveur ou un pneu. Plus rien ne reçoit les réparations nécessaires. Ceux qui peuvent s'en vont, ceux qui restent, rêvent de s'en aller.